« Une fille dans une compétition d’ingénierie robotique, ça ressort; c’est encore une rareté. Une fille copilote, encore plus! », nous a partagé Emily Nguyen à son retour au bureau d’AYE3D tout récemment, de retour de la prestigieuse compétition University Rover Challenge 2022 (https://urc.marssociety.org/), la compétition en robotique qui demande aux équipes de futurs ingénieurs d’universités et collèges de partout dans le monde de démontrer leur savoir-faire en construisant un robot capable de fonctionner sur Mars.

Seule fille de son équipe de 5 représentants l’Université Sherbrooke, elle a tout de même réussit à être aux commandes du robot Zeus – être pilote du bras robotique- un rôle pour lequel elle a quand même dû se battre! En fait, ne pas avoir froid aux yeux et foncer pour faire sa place est la constante de son parcours en ingénierie robotique, une voie malheureusement encore atypique pour une femme… Encore plus pour une femme de famille asiatique, car Emily a dû convaincre sa famille que la robotique, ce n’est pas qu’une « job de gars »!

Fille d’équipe et véritable force de travail positive chez AYE3D, elle nous a partagé ce que c’est d’être une fille passionnée par la technologie puis une femme en ingénierie, et a répondu à nos questions :

1. AYE3D : J’aurais pensé qu’en 2022, les jeunes femmes sont en plus grand nombre en ingénierie. Ce n’est pas le cas?

Emily : « Ça dépend des génies. En chimie, oui, les filles sont en bon nombre. Mais pas en robotique. Notre cohorte compte 5 filles sur un total de 40 étudiants… La cohorte d’avant il n’y avait qu’une fille, et celle d’après en a quelques-unes de plus. Ça reste marginal, mais au moins on augmente en nombre!…

1. AYE3D : Pourquoi?

Emily : « La robotique est encore vue comme un job de gars. Quand j’étais au Secondaire, j’ai pu voir combien les filles qui ont des compétences pour ce type d’études n’ont pas été autant encouragées que les gars à pousser plus loin. Faut être encore obstinée, comme femme, pour réussir là-dedans! »

1. AYE3D : Et la perspective d’une femme en ingénierie robotique, c’est différent en quoi au juste?

Emily : « Ce que je trouve qu’on apporte de différent en robotique, c’est que la robotique est déjà un mélange de plusieurs disciplines, alors nous avons un peu une perspective différente des choses et différentes manières d’approcher des sujets. Donc en plus ajouter le fait que nous sommes des filles, vraiment des nouvelles perspectives! »

1. AYE3D : Est pour les filles d’aujourd’hui qui s’intéressent à la robotique, tu leur recommandes quoi?

Emily : « Il faut avoir de la passion et de l’ambition – gars comme fille en fait – pour réussir. Pour les filles, ça prend quand même une bonne dose d’indépendance et d’obstination (rires). Ce que je dirais, c’est de ne pas attendre de se faire donner la permission pour foncer. Tu as envie d’essayer, alors vas-y! S’entourer d’autres filles dans le même programme est aussi clé : la solidarité entre étudiantes, se mettre ensemble pour faire des travaux d’équipe pour ne pas être la seule à vivre la perspective de la femme, c’est important. Et espérons que les filles de demain, quand elles entreront aux études, auront plus de professeure et de premières patronne ingénieure. Ça aide d’avoir des superviseures qui comprennent ce qu’on vit! »

Merci Emily et bonne fête de la femme en ingénierie!

Un merci spécial au photographe Nicholas Calcott pour nous avoir fourni la troisième image.